Rāga Naṭ bhairav
/Le contexte
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Rāga Naṭ bhairav
Artistes : Sudhanshu Sharma (chant),
Saptak Sharma (tablā), Abhishek Sharma (harmonium), Manisha Ma Prem (tānpurā)
Contexte de jeu et de transmission
Contexte de jeu de l'oeuvre Rāga Naṭ bhairav
La musique hindoustanie, plus connue aujourd’hui sous le nom de « musique classique de l’Inde du Nord », est une musique de concert qui a été une musique de cour jusqu’au milieu du 20e siècle. Jusque dans les années 1950, des artistes issus de communautés de musiciens spécialistes étaient, en effet, au service des cours princières et royales, ou jouaient dans les salons des grands propriétaires terriens et riches marchands mais également dans les salons des courtisanes.
La musique hindoustanie est, à présent, jouée dans les grandes salles et auditoriums des grandes villes de l’Inde du Nord, autant que sur les scènes internationales.
Le rôle de l’auditoire est crucial dans un concert de musique hindoustanie : le niveau de l’écoute et de la compréhension du public participe pleinement à la qualité de la performance. Le concert vise à partager un sentiment (bhāva) et à créer un plaisir esthétique (rasa) chez l’auditeur. Le public connaisseur exprime son appréciation par des gestes de la main, des mouvements de tête autant que par des interjections verbales.
Apprentissage et transmission
Bien qu’il existe un enseignement institutionnel de la musique hindoustanie, la transmission orale de maître à disciple - ce qu’on nomme en Inde la guru-śiṣya-paramparā – reste le principal mode de transmission de ce savoir musical. La formation auprès d’un maître constitue la voie privilégiée vers la professionnalisation du musicien hindoustani.
Dans ce cadre, la leçon se base essentiellement sur l’écoute et l’observation des gestes du maître, ainsi que sur la mémorisation et la répétition des éléments enseignés.
L’enseignement du rāga suit le schéma de présentation adopté en contexte de performance. Le professeur ou le maître (guru) enseigne, dans un premier temps, la partie introductive du rāga (ālāp). Le poème lyrique ou la composition est ensuite enseigné. Le chant est décomposé par le maître et répété section par section par l’élève. Celui-ci intègre simultanément les éléments fixes de la performance — à savoir la grammaire du rāga, le cadre métrique du tāla et le poème lyrique — avec les éléments mobiles que sont les parties improvisées (l’ālāp, les tāns, etc.). Un Khayāl constitue une unité textuelle et musicale : il est conçu comme un chant qui s’apprend dans sa globalité mélodico‑rythmique.
On chante donc un rāga comme on l’a appris de la bouche du maître, par imitation et incorporation progressive de sa forme.