Suite de chansons et danses de Bulgarie et de Turquie
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Suite de chansons et danses de Bulgarie et de Turquie
Interprétation d'une suite de pièces à la zurna par Samir Kurtov.
Enregistré le 10 août 2020 à Kavrakirovo, Bulgarie © Drom
L'ornementation dans la musique des Balkans
Les musiques balkaniques sont des musiques fortement ornementées. C’est probablement dû au fait que la gaïda, ou d'autres formes de cornemuses, est à l’origine de ces musiques.
Ce type d’instrument ne peut pas phraser les mélodies à l’aide de la langue comme le ferait un instrument où l’embouchure, la partie qui produit le son, est en contact avec la bouche. C’est le cas par exemple de la zurna ou de la clarinette.
Ainsi, la seule façon de séparer deux notes identiques est d’intercaler entre celles-ci une note courte voire presque inaudible : c’est l’ornement.
Le système de la gaïda
Tous les autres instruments pratiqués dans les Balkans imitent très souvent le jeu de la gaïda. Avec le temps, ils ont apporté leurs propres ornementations et phrasés mais le principe de base reste le même.
Il existe de nombreux types d’ornements et de phrasés que l’on répartit en différents styles. Ces styles correspondent à un pays, une région, une ethnie, une époque ou un artiste. Grâce au style ornemental les musiciens ou les auditeurs peuvent parfois reconnaître immédiatement l’origine géographique d’un morceau. Le jeu ornemental est donc très important pour différencier les styles les uns entre les autres. Ainsi, on peut jouer une même mélodie dans un style différent.
Notation de l’ornementation :
Pour des questions de lisibilité, les ornements ne sont pas tous notés et bien souvent il n’y en a tout simplement aucun sur les partitions. Cependant, les musiciens balkaniques lisant une partition savent quels ornements sont joués et à quels moments puisqu’ils ont déjà intégré le style de leur propre musique. Il y a donc un système, des règles et des principes à suivre pour savoir comment ornementer en fonction des styles.
L’ornementation dans “Gaydarsko Horo” :
Dans le dernier thème, Samir imite le style de la gaïda bulgare ce qui est reconnaissable grâce aux éléments suivants :
- Les phrases jouées faites de cellules courtes, répétées avec de petites variations
- L’utilisation de “notes pédales”
- Les ornements et les phrasés caractéristiques de la gaïda.
Voici la vidéo et la transcription des différentes parties de “Gaydarsko Horo”. La transcription est écrite en sol mixolydien pour plus de lisibilité car l’original est en do#. Les notes pédales sont en rouge.
Voici maintenant les premières phrases de chaque partie avec l’ornementation et le phrasé exacts. On peut voir que le grand nombre d’ornements complique la lecture.
Avec cet exemple, on peut dégager 5 types d'ornements et proposer une petite "grammaire de phrasés" bulgares: