“Gaïda”, “gayda” ou “gajde” est le nom le plus fréquent donné aux cornemuses que l’on trouve dans les Balkans. Ce type d’instrument est composé d’une poche faite en peau de chèvre ou de mouton retournée, servant de réservoir d’air, ainsi que d’un bourdon et d’un tuyau mélodique tous deux munis d’une anche simple.
L’origine du mot pourrait provenir du grec ancien Αιγίδα (aiguida) signifiant “peau de chèvre”. On trouve dans d’autres langues des mots ressemblant à “gaïda” pour désigner une chèvre ou un chevreau : goat en anglais, guedi en hébreux, gadya en araméen.
Par ailleurs, dans la péninsule ibérique la “gaïta” est la cornemuse locale, et au Maghreb la “raita” ou “ghaita” est un hautbois traditionnel proche de la zurna.
Le fait que le joueur de gaïda ne puisse pas articuler les mélodies comme le feraient un flûtiste avec la langue ou un violoniste avec ses coups d’archet, l’oblige à ornementer ses phrases surtout quand il s’agit de séparer plusieurs notes identiques à la suite. Cette contrainte implique un jeu très ornementé qui est à la base des styles que l’on trouve dans les Balkans.
C’est pourquoi le terme “gaïda” peut aussi désigner un morceau, une danse imitant le jeu typique de la gaïda mais interprété par un autre instrument (une clarinette, un violon ou un synthétiseur par exemple).
Photo : Joueur de kabagaïda bulgare © Flowerlin Creative Commons