La pluie tombe sur nous
/Le contexte
France > Ardèche > Musique traditionnelle française
La pluie tombe sur nous
Deux oeuvres sont en miroir : l'oeuvre est interprétée successivement par Jean-Philippe, Denis Sales et Evelyne Girardon.
Chanson de la tradition orale en français d'Ardèche - Haut Vivarais
Contexte social et historique de La pluie tombe sur nous.
Type de chant
Ce chant appartient aux répertoires de chansons de « Quête de mai » qui étaient présentées dans la nuit du 30 avril au 1er mai, de ferme en ferme par « les jeunes gens pour recueillir des œufs, fromages, argent, en échange de leurs chansons porte-bonheur. Le résultat de cette tournée permettait de faire un repas (constitué d’une gigantesque omelette) qui avait lieu pour clôturer la veillée ou le dimanche suivant la quête. Dans cette chanson, les souhaits sont indirectement formulés (réussite des récoltes, mariage des enfants…) et ce que l’on réclame (fromage, argent…) est sous-entendu. […] La coutume, tombée en désuétude vers les années 1950, tend à réapparaître dans certains villages, mais peu se souviennent des chansons de mai » 1
Il existe aussi des chants de quête à d’autres périodes de l’année : Premier de l’An, Pâques… (on peut rapprocher cette pratique de celle d’Halloween aujourd’hui…)
Les matériaux à disposition
Le chanteur, Jean-Philippe, Denis Sales, a été enregistré en 1976 par une collectrice, Sylvette Béraud-Williams. Cet enregistrement a été édité en cassette accompagnée d’un livret publiée en 1979, puis dans un disque folk trad. en 1985, ensuite dans un recueil publié avec le CNRS en 1987. On notera que l’enregistrement a été monté : la première phrase (A) a été recopiée au début du deuxième couplet pour conserver la même structure, bien que dans les chansons traditionnelles du répertoire français, on rencontre souvent des structures irrégulières.
Interprétation par Jean-Philippe, Denis Sales
Evelyne Girardon en a produit sa propre version en 2005 dans son album "Répertoire" d’après l’enregistrement publié par Sylvette Béraud-Williams, toujours à voix nue mais avec un bourdon vocal, dont une deuxième voix se dissocie.
Outre les enregistrements, les collecteurs ou des personnes proches d’elles en ont produit des transcriptions, ainsi que des professeurs de conservatoire et des musicologues et ethnomusicologues, qui ont produit des analyses.
À l’occasion de l’élaboration du présent Portail des musiques modales, l’interprète de référence, Evelyne Girardon, a produit sa propre analyse.
Il en ressort de toute évidence que si l’on trouve bien un vague consensus pour y trouver un sentiment modal, il n’y a pas consensus sur la qualification de ce mode, ni sur ce qui lui donne un caractère modal.
En ceci, ce chant (dans la double interprétation de M. Sales et de Mme Girardon) est exemplaire de la modalité profane de tradition du domaine français.
Contexte de la collecte
Choisir l'interprétation
Les raisons d’un choix
Ce chant a été choisi pour plusieurs raisons :
• Chanté à voix nue, c’est un bel exemple de modalité profane de tradition française
• L’enregistrement de l’interprétation d’un agriculteur âgé recueilli et publié par des musiciens collecteurs associatifs est un bel exemple du cheminement de la transmission dans les cinquante dernières années.
• Réinterprété par une chanteuse professionnelle, pédagogue de référence, choisi pour le baccalauréat, c’est devenu un classique : une œuvre à étudier en classe. La sélection dans les œuvres au programme en a assuré une large diffusion et un cocktail intéressant de discours, permettant d’explorer la compréhension d’un tel langage modal par les professeurs de musique des conservatoires.
Question d'apprentissage et de transmission.
Pratique collective
Importance du collectage par Erik Marchand