Le târ (en persan ; dit tar en Azerbaïdjan) est un luth à long manche de la famille des rabâb. Il est l’instrument principal des musiques d’art d’Azerbaïdjan, d’Arménie et d’Iran.
Le târ (en persan ; dit tar en Azerbaïdjan) est un luth à long manche de la famille des rabâb. Il est l’instrument principal des musiques d’art d’Azerbaïdjan, d’Arménie et d’Iran.
Ce luth à long manche dispose d'une caisse couverte d'un parchemiun comme table d'harmonie. Il a probablement vu le jour dans le Fars (Chirâz) au XVIIIe siècle sous le nom de chahârtâr (4 cordes, encore en usage en Afghanistan).
Le manche du rabâb ou shidirghu d'où il est issu s’est étiré et la partie supérieure de la caisse a été recouverte de peau au lieu de bois, tandis qu’elle prenait une forme arrondie. Cette évolution répondait probablement à l’introduction des cordes en métal remplaçant le boyau.
Le tar ancien, dont la forme iranienne actuelle est encore très proche, possédait alors cinq cordes : un basse, une paire de moyennes et une paire d’aiguës. Vers 1878 Sadïqjan Asadoghlu lui donna sa forme azerbaïdjanaise, doubla la basse à l’octave aiguë, rajouta un bourdon grave, plus deux cordes doubles dans l’aigu. Ces trois rangs de cordes, situés en dehors de la touche, sont seulement jouées à vide comme bourdon, reprenant un principe caractéristique des luths rabâb. Les cordes mélodiques sont, en hauteur relative (généralement un ou deux ton en dessous du diapason) : do3-do3 / sol2-sol2/ do2-do3. L’accord du rang grave varie en fonction des modes. Les cordes de résonance sont accordées généralement sol1 / sol3-sol3 / et do4-do4. On pince les cordes avec un petit plectre (mezrab) en bakélite. Comme dans le prototype original, on ne joue les mélodies que sur les trois premiers rangs, les cordes supplémentaires n’étant pincées qu’à vide.
Ce tar caucasien (dit "azéri" en Azerbaïdjan) possède une caisse monoxyle en mûrier s’inscrivant dans un parallélépipède rectangle aux angles arrondis. La table d’harmonie est faite de deux surfaces distinctes couvertes d’une membrane de péricarde de bœuf fine et très résistante. Le manche comporte 22 ligatures mobiles couvrant une octave et une quarte et donnant une échelle originale parmi toutes les musiques du Moyen-Orient, mais qui est probablement la modification d'une ancienne échelle, sous l'influence russe.
En raison de sa sonorité brillante et puissante, de sa compacité et de sa commodité de jeu, le tar caucasien s’est propagé dans d’autres cultures musicales. Il est devenu l’instrument des bardes du Khorezm et se joue dans toute l’Asie Centrale, non en solo, mais pour accompagner le chant.
Le târ iranien quant à lui ne s'est guère répandu, mais a évolué dans une recherche de la perfection du timbre et des formes.